Villers Bretonneux peut se targuer d’une histoire longue et riche. Comme de nombreux villages de la Somme, la ville s’est trouvée sur le chemin de plusieurs invasions connues dans notre Histoire de France.

De la Préhistoire au Moyen-âge,

La découverte de silex taillés et polis confirme qu’il y a eu présence humaine sur le territoire de Villers-Bretonneux. Puis les recherches archéologiques suivantes nous font faire un bond dans l’histoire jusqu’à l’Antiquité. La découverte de vestiges gaulois, une meule en grès, des traces d’habitations, des silos à grains, une nécropole mais aussi des monnaies romaines, sont retrouvés sur le territoire communal. L’endroit fut habité durant l’époque gallo-romaine(de 52 av. J-C à 486) et dut servir d’étape sur la voie romaine ,reliant Samarobriva (Amiens) à Augusta Viromanduorum (Saint-Quentin). C’est en 1840, que des fouilles archéologiques mirent au jour des cercueils de pierre, des vases et des boucles datant de l’époque franque (5ème au 10esiècle). Au cours du Moyen-âge, vers 1100, Villers-Bretonneux fut dotée d’une charte de franchises, texte officiel où été exposés les droits et les devoirs d’une communauté urbaine ou rurale vis à vis de son seigneur. La vie s’organisa autour d’un château féodal un siècle plus tard et fut pourvue d’un échevinage au XIIIe siècle. Puis en l’an 1200, le seigneur de Villers-Bretonneux, Adams de Villers, fut vassal de l’abbé de Corbie. En 1300, c’est un mur d’enceinte haut de douze pieds, soit 3,60m, qui fut érigé pour protéger la ville qui comptait 140 masures. Le château fut entouré d’un mur de quinze pieds de haut, soit environ 4,5 m. Malheureusement, cela ne protégea pas le bourg de la destruction, par les Bourguignons, au cours de la Guerre de Cent ans (conflit opposant  la dynastie des Plantagenêt à celle des Valois, de 1337 à 1453).

L’époque moderne, du 17è au 18è siècle,

Le 13 août 1636, au cours de la Guerre de Trente Ans, des femmes de l’armée espagnole incendièrent, avec des allumettes et de l’étoupe, la localité ainsi que plusieurs autres villages des environs. Ce fut vraisemblablement lors de ces événements, liés à la prise de Corbie, que fut anéanti le château-fort. Le dénombrement de 1681 mentionne alors sa ruine complète pour cause de guerres. C’est en 1700 que la seigneurie de Villers-Bretonneux  fut vendue à Pierre Dufresne, Seigneur de Marcelcave. A cette période, en 1737,  on trouve mention dans des écrits du travail de la laine à Villers-Bretonneux.  En 1778, Pierre Dottin, originaire de Villers-Bretonneux, publia un mémoire sur la pomme de terre, dans « Les Affiches de Picardie », un journal hebdomadaire  qui parut de 1787-1793.

L’époque contemporaine, du 19è au 20è siècle,

En 1838, un récit mentionne que Villers-Bretonneux est l’une des villes les plus riches et commerçantes du département, notamment grâce à l’implantation dans la commune de fabriques de bas de laine et de flanelles. Plusieurs années après, le 27 novembre 1870, la ville fut le théâtre d’une bataille de la Guerre franco-prussienne, pour la défense d’Amiens. Les Français furent défaits et la population dut verser un tribut de 100 000 francs à l’armée prussienne. Villers-Bretonneux fut occupée durant trois mois et une chapelle commémorative fut érigée en mémoire des soldats français de l’Armée du Nord tués en ce lieu. Elle fut inaugurée le 7 juillet 1872 et détruite lors des combats de 1918. C’est au cours de la première guerre mondiale que fut aménagé un aérodrome militaire français, puis britannique, entre Villers-Bretonneux et Marcelcave. Il fut utilisé entre 1916 et 1917.Villers-Bretonneux a été le point ultime de l’avancée allemande de 1918, au cours de la bataille du Kaiser. Des milliers de soldats australiens, venus renforcer les effectifs de la British Army, stoppèrent, les 24, 25 et 26 avril 1918, l’offensive allemande qui tentait de prendre Amiens. Le 24 avril 1918, le premier combat de chars de l’histoire eu lieu au bord de la RD168 entre Villers-Bretonneux et Cachy et opposa trois chars mark IV britanniques à trois chars A7V allemands. Des milliers de soldats australiens firent le sacrifice de leur vie, lors de la bataille d’Amiens. L’armée australienne sous les ordres du général John Monash remporta une victoire décisive à Le Hamel. Cette victoire fut le prélude à la bataille d’Amiens, première étape de l’offensive des Cent-Jours. Le bourg fut considéré comme très largement détruit à la fin de la guerre et fut décoré de la Croix de guerre 1914-1918, le 27 octobre 1920.

C’est à cette même période que l’Australie et plus particulièrement, la ville de Melbourne qui fut «Marraine » de Villers-Bretonneux, participa à la reconstruction de la ville, avec l’aide de l’État de Victoria. Celui-ci finança notamment la reconstruction de l’école Victoria, en 1920. Puis, le 22 juillet 1938, le Mémorial National Australien de Villers-Bretonneux fut inauguré par les souverains britanniques, le roi George VI et la reine consort Elizabeth Bowes-Lyon et le Président de la République française, Albert Lebrun. Les noms de 11000 combattants sans sépulture y sont gravés dans la pierre. La ville fut une nouvelle fois le théâtre de combats violents lors de la Seconde Guerre mondiale. Ligne de front pour contenir l’avancée des troupes allemandes et défendre Amiens, lors de la Bataille de France, la 4ème division d’infanterie coloniale (4e D.I.C.) tenta, de la fin mai au 5 juin 1940, de défendre Amiens face à la percée allemande. Le 31 août 1944, les résistants Bretonvillois prêtèrent main-forte à l’armée britannique pour la libération de la ville. On compta dans leurs rangs plusieurs tués.

En 2009, les écoliers Bretonvillois, se souvenant de l’aide Australienne pour la reconstruction de la ville, collectèrent 2 100 dollars australiens pour aider à la reconstruction d’une école australienne détruite dans de gigantesques incendies de forêt.

Blason

D’argent à trois lions de sable à la fleur de lis au pied nourri du même en cœur.

Décorations :


– Croix de guerre 1914-1918.
– Croix de guerre 1939-1945.

Devise:

 « Gueux et glorieux ».

Le blason reprend les anciennes armes seigneuriales de la famille De Villers, du moins est-on en droit de le croire car nous n’avons pas retrouvé la trace.

C’est ainsi en tout cas que ces armes sont officiellement expliquées dans l’armorial de la Somme de 1972.

Le blason apparait en 1972, dessiné par Mireille Louis, peintre héraldiste.

Il sera complété plus tard d’une couronne murale et l’écu supporté d’une branche de laurier et d’une branche de chêne, accompagné d’un ruban d’or où s’inscrit la devise : gueux et glorieux.